Droit à l'Hypothèque Légale des Artisans et Entrepreneurs
Par artisan ou entrepreneur, il faut comprendre toute personne physique ou morale qui s’engage, à titre indépendant et sur la base d’un contrat d’entreprise, à fournir des prestations de construction sur un immeuble, y compris la destruction de bâtiments ou d’autres ouvrages, le montage d’échafaudages, la sécurisation d’une excavation ou d’autres travaux semblables.
Sont notamment considérés comme des artisans et des entrepreneurs, les entreprises de construction au sens large, les monteurs d’échafaudages, les constructeurs métalliques, les peintres, les plâtriers, les maçons, les menuisiers, les carreleurs, les poseurs de parquets, les électriciens, les monteurs sanitaires, les chauffagistes, ou encore les paysagistes.
L’hypothèque légale des artisans et entrepreneurs est un gage immobilier qui procure à l’artisan ou à l’entrepreneur qui en est le bénéficiaire la garantie du paiement de sa créance.
Ce droit de gage immobilier grève ainsi un immeuble d’un droit qui permet à l’artisan ou à l’entrepreneur de procéder, si besoin est, à la vente aux enchères publiques dudit immeuble grevé.
L’artisan ou l’entrepreneur obtiendra ainsi le paiement de ses prestations, avec intérêts moratoires et autres frais en cours, grâce au produit de la vente de l’immeuble grevé.
L’hypothèque légale des artisans et entrepreneurs est ainsi un moyen de pression légal efficace à disposition des artisans et entrepreneurs en cas de refus de paiement de leurs prestations.
L’inscription d’une hypothèque légale des artisans et entrepreneurs ne naît pas de par la loi mais doit être requise par l’artisan ou l’entrepreneur auprès du juge compétent dans le cadre d’une écriture judiciaire soumise à des règles strictes de forme et de contenu (art. 839 CC, ATF 138 III 132 consid. 4.2.1).
Le délai pour obtenir l’inscription d’une hypothèque légale des artisans et entrepreneurs est de quatre mois dès l’achèvement des travaux (art. 839 al. 2 CC).
Il y a achèvement lorsque tous les travaux qui font l’objet du contrat d’entreprise ont été exécutés et que l’ouvrage est livrable.
Dans la mesure où le délai précité est extrêmement court, la reconnaissance judiciaire du droit à l’inscription d’une hypothèque légale des artisans et entrepreneurs se déroule en deux phases.
Dans une première phase, l’hypothèque légale doit faire l’objet d’une inscription provisoire (art. 961 al. 1 ch. 1 CC) afin de s’assurer du respect du délai de quatre mois (art. 839 al. 2 CC).